Sabri Boukadoum : « Nous exprimons nos positions avec franchise, y compris avec les Marocains »
Sabri Boukadoum, ministre des Affaires étrangères, a affirmé que l’Algérie ne changerait, en aucun cas, sa position quant au conflit au Sahara occidental, opposant le Maroc au Front Polisario.
« Nous n’avons pas changé de position et nous ne changerons pas car ce sont nos convictions », a-t-il souligné dans un entretien accordé à Radio Algérie Internationale, diffusé ce jeudi.
Dans ce contexte, le chef de la diplomatie algérienne a tenu à rappeler, à qui veut l’entendre, la politique que l’Algérie adopte. « Nous appuierons ce que les Sahraouis déciderons », a-t-il signifié
Et de noter, « il est hors de question, pour plusieurs raisons, que l’Algérie se substitue à qui que soit. C’est une question de décolonisation qui concerne d’abord les Sahraouis et les Marocains ».
En dépit de la reprise de la lutte armée par le Front Polisario depuis novembre 2020, l’Algérie espère qu’un dialogue puisse réunir les deux belligérants, a indiqué Sabri Boukadoum. « Nous appelons tout le monde à la raison et nous continuerons de le faire », a-t-il lancé.
Et d’insister, « Nous serons les premiers à signer et à souhaiter le meilleurs aux Sahraouis. S’ils souhaitent être inclus au Maroc, grand bien leur fasse ! S’ils souhaitent autre chose, qu’ils aient la liberté de le faire ».
Sur les menaces qui guettent notre pays, le ministre des Affaires étrangères a assuré que ce dernier se protège bien grâce « à l’unité de son peuple, la force de son armée, les convictions de sa diplomatie et les actions réfléchies de ses autorités ».
« Nous ne jouons pas derrière les coulisses. Ce que nous disons, nous le faisons », a-t-il souligné. « Nous n’avons pas de poignard caché derrière le dos (…) Quand on parle au niveau de l’Union africaine, à l’Organisation des Nations-Unies ou avec tous nos partenaires, y compris les Marocains, nous le disons (les choses) d’une manière très claire, très franche », a-t-il pointé.
Par ailleurs, Sabri Boukadoum est revenu sur l’engagement de l’Algérie en faveur des processus de rétablissement de la paix et de la sécurité dans les pays voisins, notamment le Mali et la Libye, sans ingérence étrangère.
« Nous sommes heureux de la formation, enfin, d’un gouvernement unifié (en Libye) depuis deux jours », s’est-il réjoui. Et de révéler, « plusieurs délégations libyennes sont attendues en Algérie durant les prochains jours ».
A ce sujet, le chef de la diplomatie algérienne a mis en exergue le soutien concret, mais aussi la solidarité, qu’apporte Alger à Tripoli. « Nous n’exportons pas d’armes, nous n’exportons pas de violence. Nous exportons nos ingénieurs qui ont remis en marche, à la grande satisfaction des Libyens, la plus grande usine qui fournit l’électricité au Grand Tripoli ».
Skander Boutaiba