Plus de 1 000 personnes sont rassemblées à Paris samedi après-midi, en mémoire d’Adama Traoré et malgré l’interdiction de la préfecture de police, alors que des « marches citoyennes » empreintes de « deuil et colère » contre les violences policières sont organisées dans plusieurs autres villes de France.
Assa Traoré, sœur d’Adama et figure du combat contre les violences policières, avait annoncé qu’elle serait présente « samedi à 15 heures place de la République », après l’interdiction de cette marche initialement prévue à Persan et Beaumont-sur-Oise, dans le Val-d’Oise, en mémoire de son frère décédé peu après son interpellation par des gendarmes en juillet 2016.
Cette annonce avait été rapidement relayée par des militants de gauche et des députés de La France insoumise, mais Assa Traoré n’avait toutefois pas directement appelé ses soutiens à la rejoindre, ce qui aurait pu être assimilé à l’organisation d’une manifestation sauvage, donc illégale.
Samedi après-midi elle a pris la parole debout sur un banc de la place, devant plusieurs élus de La France insoumise et entourée d’un important dispositif des forces de l’ordre.
« On marche pour la jeunesse, pour dénoncer les violences policières. On veut cacher nos morts », a-t-elle déclaré, devant notamment la présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot, les députés Eric Coquerel et Louis Boyard, portant leur écharpe tricolore, comme Sandrine Rousseau et Aurélien Tâche (EELV). « On autorise la marche de néonazis, mais on ne nous autorise pas à marcher. La France ne peut pas donner des leçons de morale. Sa police est raciste, sa police est violente », a aussi affirmé Assa Traoré.
Dans les cortèges, on pouvait croiser d’autres députés LFI comme Antoine Leaument, Danielle Simonnet, Rachel Keke et Thomas Portes. Peu après les forces de l’ordre ont demandé aux gens de se disperser et quelques bousculades ont eu lieu, alors que les manifestants scandaient « Justice pour Nahel », ont constaté des journalistes sur place, qui ont vu des personnes se faire verbaliser.
Les manifestants sont ensuite partis en cortège, dans le calme, en direction du boulevard Magenta, a constaté le Monde sur place, aux cris de « Pas de paix, pas de justice » et « Justice pour Nahel, justice pour Adama ».
Après quelques dizaines de minutes, les forces de l’ordre ont appelé à la dispersion du rassemblement. Après la dernière sommation, les manifestants, accompagnés notamment de Danielle Simonet (LFI), Louis Boyard (LFI), ou encore Sandrine Rousseau (EELV), sont partis en cortège sur le boulevard Magenta dans le calme, aux cris de « Pas de paix, pas de justice », « siamo tutti antifascisti (nous sommes tous antifasciste) » et « Justice pour Nahel, justice pour Adama », ont constaté des journalistes Monde sur place.
« Nous avons eu le dernier mot », a lancé Assa Traoré qui a grimpé sur un abribus. « La France doit évoluer en même temps que son peuple. Nos morts ont le droit d’exister. »
Le comité « Justice et vérité pour Adama » a ensuite appelé les manifestants à la dispersion. Un autre rassemblement est prévu place de la République, samedi 15 juillet.
R.I.