Islamophobie en France : Le compteur des statistiques s’affole
La montée en flèche de l’extrême droite en France, avec son corolaire qu’est l’islamophobie, n’est guère une simple vue de l’esprit. Cet alarmant constat est en effet étayé par des statistiques particulièrement parlantes. En 2021, le ministère de l’Intérieur hexagonal a ainsi enregistré 171 actes antimusulmans, soit une hausse de 32 % sur cette seule année. Parallèlement, les attaques contre les autres religions ont baissé, avec moins 15 % par exemple pour les actes antisémites. Il est vrai que beaucoup de musulmans subissent de graves discriminations professionnelles et/ou sociales à cause de leur religion ou de leur nom. Pis encore, cette situation risque encore de s’aggraver depuis que le RN de Marine Le Pen a réussi une fulgurante et historique percée au sein du Parlement français. Ce constant encourage de nombreux départs vers des cieux plus clément, et surtout plus tolérants. Les statistiques ethniques étant strictement interdites en Hexagone, il est impossible de déterminer jusqu’à quel point la communauté algérienne vivant dans ce pays est affectée par ce phénomène raciste et racial. La France, qui se grève ainsi de talents multiples et précieux, qu’elle a mis longtemps à former, en fait désormais « cadeau » à des pays comme la Turquie, le Canada, ainsi que les monarchies du Golfe. Pendant ce temps, le ministre de l’intérieur Gérard Darmanin, œuvre à jeter de l’huile sur le feu. Il veut en effet priver de titre de séjour les personnes étrangères qui manifestent un « rejet des principes de la République ». Cette mesure, déjà intégrée à la loi « séparatisme » de 2021 mais déclarée inconstitutionnelle, resurgit dans le texte qui doit être examiné d’ici la fin de l’année. L’Algérie, qui cherche à faire revenir tous les cerveaux qu’elle a perdus durant la décennie noire, devrait elle aussi profiter de cette conjoncture favorable. D’autant que le pays renoue désormais avec la croissance, et est sur le point d’en finir avec les pratiques anachroniques de la « issaba » qui avaient poussé de nombreux génies algériens vers le chemin de l’exil. Avis !
Mehdi Ghayeb