Connu pour son discours anti-islam : Eric Zemmour condamné pour provocation à la haine
Eric Zemmour a été reconnu coupable ce vendredi, d’injure publique et provocation publique à la discrimination, à la haine ou à la violence à raison d’une religion. Une décision assortie d’une amende de 10 000 euros, rapportent des médias français, dont l’AFP.
La justice le condamne ainsi pour les propos qu’il avait tenus, le 28 septembre 2019, en ouverture de la « convention de la droite », organisée par des proches de Marion Maréchal.
La présidente de la 17e chambre correctionnelle a estimé que les faits « outrepassent les limites de la liberté d’expression puisqu’il s’agit de propos injurieux envers une communauté et sa religion ». Le tribunal a aussi souligné que le discours avait été « préparé » et les mots « choisis ».
Le tribunal a considéré que, « en distinguant parmi les Français l’ensemble des musulmans opposés aux « Français de souche » et en les désignant, ainsi que les immigrés musulmans vivant en France, non seulement comme des criminels auteurs des attentats de 2015 mais comme d’anciens colonisés devenus colonisateurs », les propos tenus « constituent une exhortation, tantôt implicite tantôt explicite, à la discrimination et à la haine à l’égard de la communauté musulmane et à sa religion ».
Le polémiste d’extrême droite était inquiété pour des propos tenus le 28 septembre 2019 lors de la Convention de la droite organisée par les proches de Marion Maréchal Le Pen. Diffusée dans son intégralité sur LCI et en direct, de 14h20 à 14h51, sa prise de parole anti-islam et anti-immigration avait provoqué de nombreuses réactions négatives, certains comme le Premier ministre Édouard Philippe dénonçant « des discours nauséabonds ».
Eric Zemmour s’en était ainsi pris aux immigrés « colonisateurs » et à « l’islamisation de la rue », affirmant notamment que « tous nos problèmes aggravés par l’immigration sont aggravés par l’islam ».
Son violent discours à l’encontre de l’islam et de l’immigration avait à l’époque été largement dénoncé et le Conseil supérieur de l’audiovisuel avait reçu plus de 3 600 signalements.
Il s’agit de la deuxième condamnation pénale d’Eric Zemmour : quelques jours avant ce discours, il avait déjà été condamné définitivement à 3 000 euros d’amende pour des propos antimusulmans, après le rejet de son pourvoi à la Cour de cassation. Dans cette affaire, il a saisi la Cour européenne des droits de l’homme.
Déjà condamné en 2011 et 2019 pour provocation à la haine, il avait également cité ce jour-là l’écrivain Renaud Camus, théoricien du « grand remplacement » de la population blanche et chrétienne par une population immigrée musulmane. Avant de rapprocher islam et nazisme : « Dans les années 1930, les auteurs les plus lucides qui dénonçaient le danger allemand comparaient le nazisme à l’islam », avait-il affirmé.